Bruno Baudet, le pizzaiolo de Pompignac
Bruno bénéficie maintenant d'une retraite bien méritée
Par toutes saisons, 7 jours sur 7 à partir de 18 heures 30 on peut voir le camion à pizza de Bruno sur le parking de la place de l'Entre-deux-Mers
où il propose un choix de 35 pizzas différentes.
Bonjour Bruno, quelques mots de présentation ?
Je suis né à Lormont le 21 avril 1958, je suis marié et père de deux filles, Adeline, 38 ans et Alexia 24 ans.
J'aurais 60 ans en 2018 mais il me faudra travailler encore deux ans avant de pouvoir prendre ma retraite.
J'habite Pompignac depuis 18 ans où je me suis installé en 2000.
Quel a été votre formation et votre parcours professionnel ?

Je suis pizzaiolo depuis mars 2004, avant j'étais
chef de cuisine au restaurant « L'Autre Rive » à Tresses.
Après mon
BTS de cuisinier j'ai complété ma formation sur le tas comme cela se fait dans la profession.
J'ai appris le métier de pizzaiolo à Ambarès à
la pizzeria « L'Île d'Elbe »
Bien entendu je connais les normes sanitaires exigées dans la profession et je les respecte scrupuleusement.
Quels ont été vos investissements avant de vous installer ici ?

J'ai acheté ce camion 125 000 F tout équipé.
Bien qu'il commence à donner quelques signes de faiblesse il roule toujours bien et le four fonctionne parfaitement.
Pour me faire connaître j'avais acheté de la
publicité dans Sud-Ouest.
Quels sont les principaux éléments de votre gestion dont vous pouvez parler ?
Le maire m'a réservé une
place permanente sur le parking, 7 jours sur 7 de 17 heures 30 à 22 heures comme l'indique le panneau,
hélas il arrive encore trop souvent que
des automobilistes n'en tiennent pas compte.
Je travaille tous les jours, dimanche compris, sauf le lundi en hiver du 1er décembre au 31 mars.
Au début j'utilisais un groupe électrogène pour mon frigo et la lumière.
Je ne l'utilise plus car M. Lopez a équipé l'emplacement d'un compteur électrique.
En tant qu'habitant de Pompignac je ne paye pas de loyer pour l'emplacement.

A l'occasion de la fête locale et de la foire je place mon camion devant la salle des fêtes, avec la future déviation j'espère que je vais pouvoir continuer ainsi,
car ces manifestations sont très importantes pour moi.
J'aurais bien aimé m'installer sur le terre-plein à côté du parking, il y a un banc et il y avait deux troncs d'arbres qui auraient permis de poser des tables rustiques,
cela aurait été agréable pour mes clients en été, hélas le maire n'a pas donné suite à ma demande.
Comment se passe une journée-type ?
Je vais faire mes courses au marché à Bordeaux à 6 heures 15,
à mon retour je travaille à la préparation des différents ingrédients pour la journée,
essentiellement les pâtons qui sont à la base de chaque pizza, mais aussi les sauces, les champignons, la charcuterie, etc.
Après le repas de midi je me repose un peu, puis je fais quelques travaux d'entretien,
le four fonctionnant au gaz propane je dois changer deux bouteilles de gaz par semaine
Vers 17 heures je commence ma soirée de travail que je termine en moyenne vers 21 heures 45, parfois jusqu'à 22 heures 30.
Combien de pizzas faites-vous par jour ?
Je préfère ne pas vous répondre pour éviter de le faire savoir à des concurrents, disons une bonne moyenne !
Pouvez-vous me parler de vos clients ?

Outre mes clients j'ai souvent des amis qui viennent passer un moment avec moi.
J'ai une anecdote à leur sujet, vous connaissez la chatte que l'on voit souvent sur le parking, «
Juliette»,
surnommée «
Pizza»,
ils s'occupent d'elle, mais un soir, assoupie sous une voiture, elle s'est fait écraser la queue quand l'auto a démarré.
En urgence ils sont allés chez M. Vigier, le vétérinaire de Pompignac, qui l'a soignée et opérée.
Nous nous sommes cotisés et la mairie a participé aux frais.
Mes clients de Pompignac sont fidèles, ils viennent aussi de
Sallebœuf, de
Tresses, de
Fargues,
de
Montussan, parfois même de
Libourne ou même de
la Bastide
Je fais aussi des pizzas entières ou découpées pour
des groupes, mais certains groupes sportifs
ou institutionnels ne viennent plus chez moi, mais d'autres sont fidèles comme le hand-ball tous les 15 jours quand il y a un match.
Une rumeur court à propos de votre départ en retraite cette année
C'est faux !
Je ne peux pas partir en retraite avant 62 ans, sinon je n'aurais pas les annuités nécessaires et la retraite d'artisan c'est pas le Pérou !
En partant j'espère pouvoir revendre mon camion, ça m'aidera un peu.
En attendant un concurrent va s'installer à proximité, je ne le connais pas et contrairement aux usages il n'est pas venu se présenter et j'ignore quelles sont ses intentions.
Merci Bruno pour cet entretien
et bonne continuation jusqu'à votre retraite dans deux ans.