Visite de la station d'épuration de Pompignac
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Vue générale de la station d'épuration
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En cette belle journée ensoleillée du jeudi 5 septembre 2017 j'ai été invité par la mairie à visiter
la nouvelle station d'épuration sous la conduite de Céline Deligny .
Le texte qui suit a été rédigé sur la base de mes notes prises en cours de visite,
s'il comporte des erreurs ou approximations merci de
me les signaler, je corrigerai.
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Céline Deligny et Serge Saint-Girons
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Ce projet de nouvelle station a été conduit sous la
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de
Céline Deligny, adjointe au maire et ingénieure spécialiste des eaux, assistée de
Serge Saint-Girons, conseiller municipal.
Après un
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lancé le 28 décembre 2013 c'est la
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qui a été retenue pour la
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Le panneau d'annonce du 12 septembre 2014
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Le chantier a débuté en juin 2015, les travaux ont duré environ un an, après quelques interruptions dues à des aléas climatiques.
Au préalable il avait fallu demander à EDF la construction d'un nouveau poste transformateur plus puissant et réaliser des travaux de conduites d'eaux usées
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Le nouveau transfo EDF
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sous la voirie, c'est SOGEA qui a conduit ces divers chantiers annexes.
La station d'épuration est située sur un terrain dit de «
boue amoureuse » une sorte de boue particulièrement collante
qui a causé quelques difficultés au chantier.
Le coût de la construction a été d'environ
2 000 000 € H.T. financé par une
subvention de 350 000 € du Conseil Départemental
et un
prêt à taux zéro de 350 000 € par l'Agence de l'eau (anciennement Agence de bassin) Adour-Garonne,
le reste à la charge de la commune grâce aux surtaxes d'assainissement des foyers raccordés.
Une station d'épuration a une duré de vie de 40 ans, la précédente avait été construite au début des années 70 pour une population de 1800 habitants
dont 80% raccordés à la station.
La nouvelle station a été calibrée pour une population de 4 000 habitants raccordés,
dans la mesure où le taux de raccordement est toujours de 80% la station pourra supporter la charge
d'une population globale sur la commune d'environ 5 000 habitants.
L'ancienne station avait été conçue sur la base de
réseaux unitaires,
c'est à dire un réseau de collecte captant aussi bien les eaux usées que les eaux de pluie.
Depuis un peu plus de 20 ans il est obligatoire que ces réseaux soient être séparés.
La séparation des réseaux pluviales et usées n'induit pas des surcouts.
Au contraire le fait de séparer les eaux limite les débits instantanés arrivant à la station
puisqu'elle ne recoit plus les débits d'eau de pluie.
Comme une station est dimensionnée sur les arrivées d'eau, réduire le débit d'entrée optimise les couts,
c'est ce qui est fait en séparant les réseaux.
La commune ne traite que les eaux usées, pour l'instant elle n'est pas obligée de traiter les eaux de pluie qui pourraient pourtant être polluées par les pesticides et les passages sur les chaussées.
Il reste malgré tout un petit reliquat de réseaux unitaires où les eaux sont mélangées.
En principe
le réseau achemine les eaux usées par simple gravité (elles descendent naturellement les pentes des terrains),
mais il subsiste encore quelques
postes de relevage de l'ancien système,
ce sont des pompes électriques qui remontent les eaux usées afin qu'ensuite elles descendent naturellement vers la station.
Ces postes de relevage peuvent tomber en panne d'électricité ou être obstruées, elles seront progressivement remplacées par creusement de plusieurs mètres
comme à Cordes ou à Touty.
La station a été mise en service en octobre 2016, il y a tout juste un an.
En entrant on remarque que le bassin de l'ancienne station a été conservé,
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L'ancien bassin
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il sert de réservoir
tampon pour les périodes de pointe.
Ces pointes sont habituellement journalières trois fois dans la journée, le matin au moment de la toilette,
le midi et le soir au moment des repas et de la vaisselle.
Mais d'autres pointes peuvent se produire lors d'événements pluvieux
du fait d'intrusion d'eau de pluie dans le réseau assainissement (l'étanchéité et la séparation 100% n'existant pas en pratique).
Les nouveaux bassins sont aussi en hauteur, il a donc été nécessaire d'installer à l'entrée de la station un ultime poste de relevage des eaux usées,
ce poste traite en moyenne 90 m
3 d'eaux usées par heure dont 30 passent par l'ancien bassin devenu tampon.
La première étape du traitement des eaux usées est celle du
dégrillage: les eaux arrivent par le plus haut de la station
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Le dégrillage et la réserve de clorure ferrique
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où elles traversent une grille métallique maillée à 6 millimètres, tous les déchets plus ou moins solides provenant des toilettes, des éviers de cuisine, etc.
sont retenus par cette grille et raclés par un peigne afin d'être compactés par un compresseur puis évacués dans une sorte de grand sac poubelle,
comme à la maison, mais en beaucoup plus grand.
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Le dégrilleur et le compacteur
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Les eaux qui passent cette grillent contiennent des
sables et des
graisses, les sables vont au fond et un système de bulles d'air
fait remonter les graisses à la surface.
Ces nouveaux déchets sont stockés dans une cuve qui met 20 à 25 jours à se remplir puis ils sont envoyés à Beychac-et-Caillau où ils sont retraités.
Les eaux traitées par ces deux premières phases vont dans un grand bassin où des bactéries vont se charger de les dépolluer.
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Le grand bassin
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Ces bactéries ont été ensemencées lors de la mise ne service initiale par un apport de biomasse en provenance de Fargues-Saint-Hilaire.
Mais bien que vivant dans un milieu peu agréable ces
par opposition aux bactéries anaérobies qui n'ont pas besoin d'air pour vivrebactéries aérobies
sont des petits êtres fragiles qu'il convient de surveiller avec soin, elles ont besoin d'oxygène, dans ce but dans un local annexe très insonorisé
une pompe aspire et compresse de l'air qui est envoyé dans le grand bassin où l'eau est brassée en permanence.
Les bactéries ont pour mission d'éliminer les polluants carbonés et azotés, elles le font très bien si elles ont un apport d'oxygène suffisant,
mais ni trop, trop peu sinon elles ne sont plus efficaces, pour cela le taux d'oxygène de l'eau de leur bassin est analysé régulièrement
Du chlorure ferrique (FeCl3 pour les amateurs de chimie) a pour mission de traiter les polluants phosphoriques qui, par réaction chimique,
forment un précipité solide séparé de l'eau par décantation.
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Le bassin de clarification
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Après ces traitements biologiques et chimiques l'eau passe dans un bassin de clarification qui agit un peu comme une piscine à débordement,
mais où il ne ferait pas bon de se baigner !
Les boues qui restent au fond de ce bassin sont récupérées, une petite partie est recyclée dans le bassin des bactéries afin de réensemencer en permanence
et la plus grosse partie est envoyée à Saint-Loubès où elle est transformée en compost.
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Sortie de l'eau vers la Laurence
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L'eau claire qui ressort par le faut de ce bassin est évacuée au fur et à mesure dans une sorte de
Mot gascon girondin désignant un petit réservoir d'eau, même origine que baïnebaye
où elle est dirigé actuellement vers la Laurence, une conduite en attente est prévue pour que cette eau passe d'abord par la future zone libellule
prévue dans le bois juste à côté de la station.
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La future zone libellule
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La gestion de toutes ces taches est assurée par la société SUEZ-Eau France
Merci à Celine Deligny et Serge Saint-Girons pour cette visite très intéressante et très instructive.
Pour toutes questions ou informations complémentaires merci de me contacter,
elles seront publiées sous forme de commentaires après cet article.